APOPHTEGMES

J’aime le mot (non moins que la chose…) J’aurais pu employer aphorisme, devise, adage, dicton, maxime, sentence, pensée, réflexion e tutti quanti. Mais cela n’aurait pas fait assez recherché, savant, érudit, fat, prétentieux, cuistre, gongoriste, baroque, C. Q. E. V.  (ce qui  était voulu. Retenez bien cette abréviation : elle reviendra sûrement). Et puis ce mot rare et très musical, qui sussure agréablement sur les lèvres, invite à s’adresser au dictionnaire, ce qui n’est jamais du temps perdu. J’aurais pu aussi, tant qu’à faire, retenir l’ineffable apophratisme mais là, j’aurais dépassé la mesure, et même mes amis me l’auraient reproché. Quant à mes « ennemis »…

Il y a aussi une autre raison, moins farfelue. Il se trouve que l’étymologie d’apophtegme est la même que celle du mot qui désigne, en grec, le son musical (phtongos). Les théoriciens médiévaux distinguaient d’ailleurs soigneusement le phtongus du sonus, son non musical apparenté au bruit. Voilà !

QUELQUES DEVISES

Outre la devise donnée en épigraphe dans la page d’Accueil, où l’on reconnaîtra peut-être une variation sur une citation célèbre de Tacite (Nobis in arto et improbus labor, Annales IV, 32), voici quelques devises propres à inspirer une utile réflexion épistémologique :

1. Nous appelons science un tâtonnement sombre. (V. Hugo, Les Contemplations, VI.xix. Voyage de nuit)
2. La science est ce qui se vérifie. (ego. Cf. Valéry : Le vrai est ce qui est vérifiable.)*
3. Victoria discipuli gloria magistri Le succès de l’élève est la gloire du maître »), selon Gerbert d’Aurillac, l’un des plus grands savants de son temps, le premier à user en Occident des chiffres dits arabes et précepteur de l’empereur Otton III qui l’imposa comme pape sous le nom de Silvestre II (999-1003), d’où son surnom de « pape de l’an Mil ». Gerbert construisit aussi des astrolabes et autres instruments astronomiques (ce qui le fit passer aux yeux de ses ennemis comme un magicien démoniaque : heureusement que l’Inquisition n’existait pas en son temps !). Il s’intéressa de près à la théorie de la musique dans une perspective boétienne, c’est-à-dire mathématique. Mais il prit, non sans oportunisme, le parti du Saint empire romain germanique contre le royaume de France alors naissant sous Hugues Capet.
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* J’ai une définition très personnelle de la science : « La science c’est se tromper et … réesssayer ! »
En tout cas, elle s’applique à moi à 100 % (et même un peu plus…)