Le site Phoebvs-yc
Bienvenue sur le site personnel d’Yves Chartier, professeur retraité d’histoire de la musique à l’Université d’Ottawa (Canada).
Principalement musicologique, ce site ne se limitera toutefois pas à cette seule discipline.
Quelques mots d’explication
1. Pourquoi Phoebvs ?
Parce que cet onoma apollinien, placé sous les auspices d’un dieu « lumineux » et musicien, nous aidera – du moins on l’espère – à faire la lumière sur certaines questions qui nous taraudent depuis des lustres et dont nous n’avons jamais eu assez de loisirs pour y trouver réponses. En hommage, aussi, à Gaston Phoebus III, comte de Foix-Béarn (1331-1391), prince troubadour cultivé et grand chasseur devant l’Éternel, lui dont son contemporain, le chroniqueur Jehan Froissart, a pu dire :
« J’ai vu bien des chevaliers, des rois, des princes. Mais jamais je n’en vis qui fût de si magnifique stature et de si merveilleuse prestance. Son visage était très beau, coloré et rieur. Ses yeux étaient verts et amoureux. En toutes choses il était parfait. Il aimait ce qu’il devait aimer, haïssait ce qu’il devait haïr. Il était aimable et accessible à toutes gens et il leur parlait doucement et amoureusement. Mais dans son courroux nul n’avait pardon. »
Comme on aimerait ressembler à ce grand seigneur, ses crimes en moins… Mais il s’agit là d’un modèle idéal, sans commune mesure avec notre propre vécu… L’écrivain négligé André Suarès, auquel nous consacrerons une page, amplifie Froissart à sa manière :
« Plus qu’un héros, il semble l’archange de la guerre. Ni dieu, ni déesse : il a la pureté des vierges et la force de l’éclair mâle. Sa figure est d’une Pallas guerrière, laquelle est issue de Jupiter par le front, et n’a point connu la faiblesse d’un sexe ni la violence passionnée de l’autre. (…) ». « Gaston de Foix était un géant, long, élégant, maigre du bas, large du torse, la taille mince et les épaules vastes. Cette statue se dédie à elle-même à tous les princes de la guerre. »
Voyage du condottière (1932), p. 49-50.
Quel beau portrait en quelques lignes !
2. Ce qu’on y trouvera (mais pas nécessairement dans l’ordre) :
- De l’Histoire. Tout est histoire. L’Univers même a une histoire. L’Histoire au sens très général : une discipline honnie à l’adolescence mais devenue ma préférée — et même mon futur gagne-pain — et ses « sciences auxiliaires » : Codicologie, Paléographie, Héraldique, Généalogie (familiale), etc. ;
- De la littérature : poésies, beaux textes, maximes et apohtegmes divers.
- De la musicologie, sous forme d’éditions (le plus souvent critiques) de traités de musique d’une certaine importance historique, anonymes inclus, en version originale ou en traduction ;
- Des traductions annotées de textes théoriques et esthétiques en rapport avec la musique ou l’histoire générale de l’art, de l’Antiquité à nos jours, disposés dans un ordre chronologique (rubriques HMT et MSMA) ;
- Des notes diverses (de cours, de programmes de concerts), des citations d’autrui et, à la manière de l’empereur Marc-Aurèle, de moi-même ;
- Des bibliographies annotées sur des thèmes divers, au hasard de nos lectures, et des dépouillements de revues musicales ou autres. Le domaine français, souvent mal servi, sera privilégié ;
- De l’iconographie musicale, discipline auxiliaire de l’histoire de l’art ;
- Des discussions ou des débats, peut-être, mais sans polémique ;
Bref, tout ce qui se trouve mentionné dans les onglets horizontaux placés en haut de page. Mais on demande au lecteur éventuel d’être tolérant et, surtout, très patient : mon moulin à palabres n’est pas alimenté par un ruisseau au fort débit et l’inspiration ne vient pas toujours à l’heure souhaitée. En outre, plus que quiconque — en tout cas, plus que l’ami qui me la serinait à propos de tout et de rien (et surtout de rien !) — je fais mienne cette maxime valable : Le temps ne respecte pas ce qu’on fait sans lui. Ce n’est pas une excuse…
3. Principaux ouvrages de référence utilisés comme outils de travail :
Dictionnaires de langue : Le Petit Robert – Le Grand Robert – Le Trésor de la langue française. A l’occasion, le bon vieux Littré.
Modèle éditorial : la Bibliothèque de la Pléiade (Éditions Gallimard), pour la mise en page et la typographie.
Code grammatical : Le bon usage de Grevisse-Goose, dont je ne me sépare jamais.
Code typographique : celui de l’Imprimerie Nationale (Paris), très dense.
Code déontologique : ma conscience. Avant tout : rendre à César ce qui lui revient de droit.
Certes, Valéry a pu écrire, non sans raison : « Le vrai poète copie, les autres imitent ». Mais ceci s’appliquait uniquement à la poésie…
Devise pédagogique, qui tient lieu de programme : Educere ridendo pueros (d’après le poète néo-latin du XVIIe siècle, Jean Santeuil).
Tout bien considéré, on peut s’en tenir à la maxime du médiéviste belge Jean Gessler qui résumait ainsi les qualités essentielles d’un bon pédagogue : « Du coeur, de l’esprit… et quelques petits trucs ». On ne saurait mieux dire, et cela suffit. Sat prata biberunt !
Un mot aussi sur l’aspect visuel de ce site et sur le choix de la couleur d’arrière-plan (thème Bento par Satori). Après bien des recherches, celui de la Bibliotheca Augustana d’Augsbourg (il suffit de « googler » ce nom pour y accéder) m’est apparu comme le modèle idéal, tant pour sa présentation épurée, sa belle disposition et son contenu d’une immense richesse. La couleur d’arrière-plan me plaisait beaucoup, à la fois pour sa sobriété, sa douceur pour l’oeil et sa lisibilité. De plus, je n’étais pas insensible au fait que la langue d’usage de ce site était… le latin, ce qui était intriguant. Mais il n’était pas question de clôner ou de copier ce site, pour des raisons éthiques évidentes. Je m’en suis cependant largement inspiré pour la mise en ordre, et j’ai écrit à l’auteur — en latin, évidemment… — pour le féliciter et le remercier d’avoir mis si généreusement à notre disposition tous ces trésors littéraires en plusieurs langues, des classiques pour la plupart. Et même un peu plus, tels les liens vers la musique et la cinématographie, le tout gratis pro Deo ! Incidemment, le créateur de ce site en 1987, M. Ulrich Harsch, est ingénieur de formation et professeur de design électronique à Augsbourg, ce qui démontre à l’envi que la science n’est pas incompatible avec l’humanisme le plus classique… Mi piace molto così !
Un mot également sur mon pseudonyme, Lindoro. Le nom de ce personnage vient de la trilogie du célèbre dramaturge italien Carlo Goldoni (1707-Paris 1793), Gli amori du Zelinda e Lindoro. On aura reconnu qu’il s’agit aussi du « nom d’emprunt » du comte Almaviva pour séduire l’aguichante Rosine dans le Barbier de Séville de Beaumarchais (opéras de Paesiello et de Rossini) et dans les Nozze di Figaro de Mozart. Lindoro est aussi l’un des protagonistes de l’Italienne à Alger de Rossini. Allusion musicale plutôt que de caractère…
A propos de « caractères » ou fontes : j’utilise beaucoup, de la fonderie Monotype, rivale de Linotype, qui font toutes deux de si beaux caractères, la police Monotype Corsiva, pour son dessin très élégant — celui retenu ici. Quand il s’agit d’accorder la priorité à la lisibilité, je m’en remets aux fontes fournies par Word Press, à savoir Georgia, Book Antiqua et, à l’occasion, l’ubiquitaire Arial, en différentes tailles selon qu’il s’agit de titres ou de textes.